Les négociations 2023 relatives à la Politique Salariale se terminent aujourd’hui.
DES POINTS (TOUJOURS) BLOQUANTS
A l’issue de la réunion précédente, même si la Direction indiquait avoir « noté » les différents points relevés par les syndicats autour de la table, le compte n’y était toujours pas, que ce soit en terme de budget ou de mode de distribution.
Rappelons ce que la CFE-CGC a revendiqué en séance :
- Budget : la Direction a proposé 5%
Pour la CFE-CGC, le compte n’y est toujours pas même si le niveau initial a été relevé.
Comme nous l’avons écrit, la situation financière de l’entreprise ne peut-être le seul paramètre pris en compte par la Direction.
La Direction doit prendre en compte ses « concurrents » sur le marché de l’emploi (Safran, Airbus, Dassault, Thalès…) et monter le curseur si elle veut pouvoir « rester attractive » et « conserver les compétences » sans quoi les salariés regarderont légitimement ailleurs.
- Application des mesures au 1er janvier 2023
La Direction indique que le système informatique (Sparkle) bloque et qu’elle n’a pas les moyens humains et matériels de faire une rétroactivité « comme avant ».
Pour la CFE-CGC, ce point est majeur et ne doit pas être un sujet de négociation. Gageons que nous nous dirigeons à nouveau vers une rétroactivité totale telle qu'appliquée l'année dernière :
Le système de rétroactivité de 2022, versement en une seule fois des augmentations appliquées en prenant en compte les 6 premiers mois de l’année sur le brut de paye total (y compris les primes : équipes, ancienneté, MPO…) n’est pas parfait mais mécaniquement correct.
- Chaque salarié doit voir son salaire augmenter, comme en 2022 ➔ il faut un découpage AG + AI pour les mensuels et les cadres, (qui plus est dans un contexte inflationniste fort).
A ce stade la Direction n’a pas évolué sur ce point. Elle propose tout en AI pour les cadres. Nous espérons qu’elle a clairement entendu nos arguments = en période exceptionnelle d’inflation (pas vue depuis 1985) il est impensable qu’une catégorie de salariés touche 0€.
Par conséquent, elle doit revoir sa copie et proposer également une Augmentation Générale pour les cadres.
- Il faudra garantir un minimum d’AG pour tous les salariés (= « plancher d’AG »). Pour la CFE-CGC, ce minimum d’AG est un incontournable et, le montant doit être significatif vu l’inflation constatée. Par significatif nous considérons que ce minimum garanti ne peut être inférieur à 100€ (c’est ce qui par exemple a été mis en place chez Airbus DS) sachant que d’autres entreprises sont allées au-delà.
- Le budget d’AI doit être suffisant pour que les managers puissent reconnaitre l’engagement des salariés. Avec un budget global plus élevé la Direction doit pouvoir dégager des budgets d’AI qui permettront aux managers de réellement reconnaitre l’engagement des salariés, tant dans les montants distribués, les promotions que le taux de salariés touchés par une AI.
- Enfin ce budget doit être le plus simple et lisible possible ➔ il faut limiter toute mesure annexe qui grèverait le budget global pour concentrer celui-ci sur les augmentations de salaire
Sur ce point la Direction semble nous avoir entendus. Elle propose peu de mesures annexes et concentre le budget sur les AG et les AI ce qui est une demande CFE-CGC.
IL FAUDRA CHOISIR CE QUE L’ON VEUT
Ces dernières semaines la CFE-CGC, comme elle le fait depuis la création de la société, a joué son rôle en rencontrant différents acteurs de notre filière (Patrons, Ministères de tutelle, Députés…) et dans nos échanges une phrase est revenue sans cesse :
« ArianeGroup ne doit se focaliser que sur une chose : réussir le premier vol A6 le plus vite possible. »
La Direction a par ailleurs affiché à plusieurs reprises durant la négociation que chaque mois de retard pris sur le programme A6 coûte plusieurs dizaines de millions d’€uros à l’entreprise.
Aujourd’hui se tient la « dernière » réunion de négociation sur la politique salariale, c’est le moment pour la Direction de faire un choix.
Si elle souhaite répondre aux attentes de nos clients (Etatiques, institutionnels) limiter les retards et tenir les jalons de nos programmes, elle a tout intérêt à donner des €uros à ses salariés plutôt qu'à les dépenser dans des pertes liées au retard programme.
Elle aura ainsi plus de chances que chacun soit focalisé sur l’objectif principal qui pérennisera notre activité et dégagera notre horizon : réussir A6. Les revendications de la CFE-CGC « coûtent » nettement moins cher que le retard d’Ariane 6 vol 1.
Dans le cas contraire, le ciel n’est pas prêt de s’éclaircir…
3 MAI 2023