NOUVELLES CLASSIFICATIONS :
RISQUE OU OPPORTUNITE ?
Le nouveau système de classification de la Convention Collective Nationale de la Métallurgie va être déployé et devra être applicable au 1er janvier 2024 (sans aucune dérogation possible). Si cette nouvelle classification fait basculer notre référentiel actuel dans un nouveau paradigme, que change-t-elle réellement ? Dans quel but ? Est-ce un épouvantail ou bien pouvons-nous y voir des opportunités ? UN NOUVEL ETAT D’ESPRIT La CFE-CGC en ayant signé la nouvelle CCNM partage les objectifs de cette nouvelle classification :- LISIBILITE : Une visualisation des possibilités de parcours et des progressions professionnelles des salariés au sein de l’entreprise.
- SIMPLICITE : une lecture facile du classement et des niveaux des salaires minimaux conventionnels.
- EQUITE : Un classement de l’emploi et non du salarié, cela signifie que tous les salariés qui occupent un même emploi, qui réalisent les mêmes tâches et activités, ont le même coefficient.
- TRANSPARENCE : Un système dont les règles de fonctionnement sont claires et connues de tous.
- ROBUSTESSE : La fiche descriptive d’emploi fait l’objet d’un réexamen à l’occasion de l’entretien professionnel.
DES QUESTIONS LEGITIMES
Aujourd’hui, chaque salarié qui connaît très bien le référentiel dans lequel il évolue peut se poser différentes questions ; car la CFE-CGC le répète, cette nouvelle classification est un changement de paradigme. Ainsi quid du déroulement de carrière ? Des Mobilités ? De la rémunération ? Autant d’interrogations qui sont légitimes.
QUID DU DÉROULEMENT DE CARRIÈRE ?
Prenons l’exemple d’un salarié embauché en tant que chargé d’affaire en maintenance. Avec le nouveau système il connaitra dès son embauche le ou les niveaux de cotation associés à son emploi dans l’entreprise et saura de façon précise, s’il est par exemple embauché au niveau 1, ce qui est attendu pour devenir niveau 2 ou niveau 3.
Aujourd’hui les progressions et promotions ne sont pas aussi claires. Demain des critères beaucoup plus objectifs sur les 6 items de cotation précités permettront aux salariés de discuter de leur montée en compétences, qui sur l’autonomie, qui sur la complexité de l’activité réalisée et ceci en lien avec des fiches d’emplois existantes et obligatoires.
QUID DES MOBILITÉS ?
Gardons l’exemple de ce salarié. S’il décide de changer d’emploi et de s’orienter, par exemple, vers celui de pilote de prestation, que se passera-t-il ?
Le processus ne changera pas, le salarié consultera l’annonce de l’emploi proposé, analysera si les attendus correspondent à ce qu’il souhaite faire et s’ils sont cohérents de ses compétences et de ses aspirations. Mais mieux qu’aujourd’hui, il saura combien de niveaux existent dans cet emploi et quelles sont leurs cotations. Ainsi il pourra à nouveau voir les possibilités qui s’offrent à lui et se projeter.
Puis comme c’est le cas aujourd’hui, chaque salarié effectuera des entretiens, notamment avec RH, pour faire un point complet de mobilité et échanger.
Depuis la création de l’entreprise les mobilités se traitent et ce malgré l’absence d’un statut commun. Tout est-il parfait ? Non. Tout se passe-t-il bien du premier coup ? Non.
Il y a parfois des allers-retours entre les salariés et les RH pour trouver des terrains d’entente et des conditions de mobilités qui satisfassent tout le monde. (Et parfois nous, organisations syndicales, avons accompagné les salariés dans ces démarches).
Mais in fine les mobilités se font, pourquoi ceci changerait-il demain ?
QUID DE LA RÉMUNÉRATION ?
La cotation associée à un emploi sera corrélée à un Salaire Minimum Hiérarchique (SMH). Comme le nom l’indique celui-ci est un minimum, pas un maximum.
Et que se passe-t-il si mon salaire est au-dessus voire bien au-dessus de ce minimum ?
Rien, ce phénomène est bien connu, certains salariés ont une rémunération de base bien supérieure au minimum de leur coefficient, cela s’appelle le décollement, cela existe déjà, et cela continuera d’exister. Aucune raison que cela change demain.
Ainsi si un salarié décidait de rester dans son emploi car il s’y plait et s’y épanoui, même arrivé au niveau maximal de cotation de son emploi, alors :
- Il verra son salaire continuer de progresser
- Et sa fiche d’emploi pourra évoluer
- Est-ce que tout sera parfait lors de la transition ? NON et les élus CFE-CGC formés seront présents pour accompagner les salariés
- Est-ce que ce sera moins bien demain qu’aujourd’hui ? NON, aujourd’hui il existe des problématiques liées aux coefficients, à la rémunération, aux promotions…il en existera aussi demain mais pourquoi serait-ce pire ?
- De nombreux salariés aujourd’hui positionnés sur les coefficients 365 ou plus se voyaient dire par leurs hiérarchies qu’ils tenaient un poste « cadrable » mais aujourd’hui les premiers retours des cotations font que les hiérarchies reviennent «embêtées » car la cotation serait inférieure à F11 (début des cotations cadres).
- Demain pour certains emplois une seule fiche existe. Là c’est un biais que la Direction a introduit. La méthodologie de description des emplois de la CCNM veut que chaque emploi de chaque salarié soit analysé, décrit puis coté. Hors, il semblerait que la Direction ait créé des fiches descriptives d’emploi « génériques » par métiers selon une architecture qu’elle a travaillé. Si cela « peut fonctionner », il y aura forcément des effets de bord que la Direction devra traiter.