Après de multiples demandes, des démarches intersyndicales (un courrier puis un mail adressés directement au CEO), nous disposons enfin d’un calendrier de négociations.
Notons tout de même que le CEO n’a jamais répondu, ni au courrier ni au mail qui lui ont été envoyés. Cela nous semble une conception étonnante du dialogue social avec les instances représentatives du personnel et cela interroge.
Quelle « valeur » notre CEO accorde-t-il au dialogue social et à la représentation des salariés ?
Depuis quelques années maintenant, diverses réformes gouvernementales ont tenté de reléguer les corps intermédiaires, dont les syndicats, à des rôles mineurs. Désormais il y a de plus en plus d’impositions venues « d’en haut » et de moins en moins de dialogue, conduisant parfois à des impasses et des situations de blocage.
Plusieurs exemples récents, au niveau national comme dans l’entreprise, ont démontré l’absolue nécessité de dialoguer avec les représentants des salariés. Espérons que la Direction en ait tiré un enseignement salutaire.
La CFE-CGC a une vision claire du fait social en entreprise et continuera de se battre pour défendre l’intérêt des salariés par le dialogue et la concertation.
UN CALENDRIER OUI, MAIS...Les négociations vont reprendre et il semble que nous ayons été entendus : la Direction a décidé de densifier les réunions avec des blocs de 2 jours consécutifs de négociations.
Pour l’instant le mois d’avril est bloqué au calendrier et le mois de mai est annoncé tout aussi dense malgré sa configuration particulière.
Toutefois, concernant les thèmes de négociations la Direction n’a pas hiérarchisé tous les sujets et ce calendrier est plutôt un « SAVE THE DATE ». Il est à ce jour difficile de savoir quels seront les sujets de négociations :
- 10 et 11 avril : état des lieux des dispositifs applicables aujourd’hui au sein d’ArianeGroup en matière de fin de carrière, d’horaires industriels et de mobilité professionnelle.
- 24 et 25 avril : pas d’ordre du jour
- 30 avril : pas d’ordre du jour
Que faut-il déduire de l’absence de date concernant la négociation pour la politique salariale ?
· La Direction joue-t-elle la montre et attend-elle FM1 pour traiter ce sujet ? C’est une possibilité, peu probable selon nous, mais si c’est le cas la Direction devrait l’afficher.
· La Direction attend-elle de savoir vers quels niveaux de politique salariale nos actionnaires s’orientent ? Depuis plusieurs années le RETEX est clair, SAFRAN et AIRBUS sont les étalons (plafonds de référence) d’ArianeGroup. Là aussi autant le dire une bonne fois pour toute.
Pour information, chez Safran les négociations sont terminées et c’est un budget de 4.5% qui s’est signé dans quasiment toutes les entités du groupe. Chez Airbus, les négociations viennent de s’ouvrir avec une première proposition (insuffisante) à 3.2%.
Il nous faudra bien évidemment la présentation du bilan de politique salariale ArianeGroup 2023 avant d’entamer les négociations 2024.
Quid de la volonté de la Direction concernant le politique salariale à venir ?
LA POSITION CFE-CGC
L’ensemble des adhérents CFE-CGC a été sondé et les négociateurs ont un cap clair.
Depuis des années la CFE-CGC s’est engagée et a pris ses responsabilités en signant des accords de politique salariale, ces derniers ont besoin d’être mis en perspective pour être analysés.
Sur 93 entreprises du secteur Aéronautique-Espace-Défense suivies par la CFE-CGC, depuis 2017, voici les différents budgets distribués et leur somme sur la période 2017-2023.
Depuis la création de l’entreprise, les accords signés par la CFE-CGC permettent à ArianeGroup de se positionner à la 9ème place. C’est toujours critiquable, on espère toujours mieux, mais vu le contexte de l’entreprise et loin des discours démagogiques, nous avons obtenu par la négociation et notre signature des niveaux de politique salariale plus qu’honorables.
Cependant, il y a dans ces chiffres une donnée manquante, l’épargne salariale perdue par 100% des salariés de l’entreprise. C’est un axe majeur de motivation, de fidélisation et d’attractivité pour les salariés. La CFE-CGC s’est fixée comme objectif de réussir à améliorer la situation et nous agissons.
Dans l’attente, puisque ArianeGroup ne dispose pas des mêmes arguments que nos actionnaires ou d’autres entreprises de notre secteur d’activité concernant l’épargne salariale, il lui reste le levier de la politique salariale pour motiver ses salariés.
Comme nous l’avons déjà écrit, sur les épaules des salariés de l’entreprise pèsent la souveraineté d’accès à l’espace de l’Europe et la posture Française ! Le carnet de commande de l’entreprise est plein, il y a énormément de travail à réaliser avec des enjeux majeurs.
Pour répondre à ses enjeux et tenir les différents jalons de livraison (M51 série et développement, FM1, FM2…) l’entreprise a donc besoin de conserver des salariés motivés. Par conséquent, la CFE-CGC propose un axe de travail concernant cette négociation de politique salariale, que la Direction va bien devoir ouvrir un jour :
Faites vite et bien, allez droit au but et visez haut !
Personne n’a de temps à perdre, les difficultés économiques de l’entreprise sont liées à des retards, pas au manque d’activité. Si nos actionnaires sont les étalons de l’entreprise allez directement à leurs niveaux.
C’est un minimum qui permettra sans doute d’avancer et de produire, condition sine qua non à la tenue de nos plannings et au rétablissement de la santé financière de l’entreprise.
L’investissement des salariés doit être reconnu par la Direction.
La CFE-CGC est là pour le lui rappeler.