Les raisons d’un mécontentement

Les raisons d’un mécontentement

La CFE-CGC accompagne la construction de la société depuis sa création, nous signons à chaque fois un accord lorsqu’il s’inscrit bien dans un principe gagnant-gagnant …..

Nous le faisons toujours avec un esprit constructif et une ligne de conduite qui respecte nos valeurs.

C’est pourquoi lorsque nous considérons que ce que nous signons n’est pas appliqué de façon loyale et conforme à l’esprit et la lettre, nous réagissons.

UN IRRITANT FORT

Un sujet nous irrite particulièrement : l’interprétation faite et les messages passés par la Direction concernant le Forfait Jours.

Ce système peut être un système intéressant, si l’esprit dans lequel il doit s’appliquer est respecté.

Pour bien comprendre, voici ce qui différencie le système Forfait Horaires et Forfait Jours pour les cadres.

En contrepartie de l’abandon des heures supplémentaires, de la possibilité de générer des JHV et d’avoir les ponts chômés et payés, le salarié qui est au forfait jours :

  • Sur certains périmètres où cela existe encore (groupe fermé), voit sa rémunération réévaluée de +2,5% ou +3,5% selon le site. (lors d’un passage Forfait Horaires à Forfait Jours)
  • Mais surtout, dispose d’une AUTONOMIE dans son organisation du travail, comme indiqué dans notre accord :
  BIEN COMPRENDRE LE CONTEXTE

Nous sommes en pleine montée en cadence, ici ou là il est nécessaire d’adapter le rythme de travail (passage en 2*8, 3*8, horaires décalés ou planifiés…) et sur tous les sites les salariés sont très engagés pour tenir les plannings, livrer à l’heure et à la qualité attendus.

Ainsi, de nombreux salariés Forfait Horaires, mensuels ou cadres, ont atteint leur plafond de 20 JHV annuels, certains depuis octobre.

C’est en soi un problème, les JHV, qui sont normalement une souplesse, sont dans ces cas utilisés pour absorber un surcroit de charge de travail, une bonne partie de ces heures sont en réalité des heures supplémentaires.

Même sans décompte de leur durée de travail en heures, les cadres Forfait Jours ont évidemment le même niveau d’engagement. Nous pensons à tous nos collègues qui font des journées à rallonge, rallument leurs PC le soir (voire le week-end), qui se déplacent et partent tôt le matin ou rentrent tard le soir, et tout ceci avec la volonté de faire avancer la société, sans contrepartie.

Pour bien comprendre les enjeux, voici un exemple comparatif entre Forfait Horaires et Forfaits Jours. Il est fait sur la base du pointage SAP à réaliser, à savoir 8h par journée travaillée, en faisant des horaires comme : 8h-12h et 13h-17H chaque jour.

Vous en conviendrez les journées effectuées dans l’exemple n’ont rien d’exceptionnel. Elles sont courantes, et pourtant le constat est déjà simple :

La Direction économise un nombre d’heures de récupération non négligeable sur le dos des cadres au Forfait Jours.

Faites le calcul pour des périodes où les journées de travail sont plus longues…le gain est d’autant plus important !

La contrepartie de cet abandon par les cadres est une réelle autonomie dans la gestion des périodes de pics et de creux d’activité.

Aujourd’hui de nombreux collègues suivent des essais, sont en support de la production ou tout simplement doivent palier à un manque de ressources et font de longues journées (des 7h-19h ou même des 9h-22h sont fréquents) et tout ceci sans aucune compensation, ni IK, ni prime d’équipe, ni heure supplémentaire.

Leur seul « avantage » est l’autonomie dans leur gestion du temps pour accomplir leur mission.

Or, cette autonomie est aujourd’hui contrainte par l’attitude de certains managers, poussés par des RH (voire des Organisations Syndicales), qui dévoient le Forfait Jours en demandant de poser des demi-journées en cas d’absence ou bien disant à ces salariés : « si tu ne poses pas d’absence tu dois être joignable ».

Tout ceci est de l’abus d’interprétation (et de pouvoir), tout manager ou RH qui vous imposerait de poser des demi-journées serait en écart avec notre accord et le principe même du forfait Jours. Les juristes de notre fédération nous ont d’ailleurs donné les éléments opposables.

À ce titre, rappelons que la demi-journée n’existe pas pour les cadres au Forfait Jours chez ArianeGroup, le décompte étant effectué à la journée par un badgeage.

La conséquence de ceci est également que la demi-journée du 24/12 n’existe pas pour les cadres. Etant donné qu’ils ont le droit d’adapter leur horaire de départ, fermer le 24/12 à midi n’est en rien un cadeau pour eux et considérer qu’ils auraient gagné quelque chose avec une demi-journée est un non-sens vis-à-vis du Forfait Jours.

La Direction doit revenir partout à l’application du Forfait Jours, dans l’esprit et la lettre.

RÉSOUDRE LES PROBLEMES

Vous l’aurez compris le Forfait Jours est un véritable sujet et la CFE-CGC sera le garde-fou qui protège les salariés de tous les abus.

Pour la plupart des sujets (rémunérations, temps de travail, horaires industriels…) nous avons négocié et obtenu des compensations ou des mesures d’accompagnement.

Toutefois il est encore nécessaire de faire préciser certaines applications car sur plusieurs sujets il y a des problèmes.

Cette semaine se tiendra donc une commission d’interprétation de l’accord, initiée à la demande de la CFE-CGC, et soutenue par la CGT et FO. Nous y aborderons plusieurs sujets :

  • Interprétation de l’article 12.1, décompte des jours travaillés pour les cadres Forfait Jours
  • Interprétation de l’article 15, application du 24 décembre
  • Interprétation du chapitre 10 (impacts des articles 28, 30 et 32), impacts des horaires décalés pour des salariés cadres
  • Interprétation de l’article 39, déplacement un jour non travaillé
  • Interprétation de l’article 50, TPFC et compteur JHV
  • Interprétation de la règle de gestion concernant les RCR et ses impacts.

Il est impératif que la Direction clarifie ses interprétations et respecte ce qui a été négocié.

LES CADRES TRAVAILLENT ET S’INVESTISSENT COMME LES AUTRES SALARIÉS, LEURS DROITS DOIVENT ÊTRE RESPECTÉS !