Sans surprise, les élus du CSE Central viennent de rendre un avis négatif à l’unanimité sur le plan d’adaptation des effectifs qui va conduire aux 527 suppressions d’emploi en France en 2022
Voici des extraits de la position CFE-CGC que nous y avons présentée.
Le contexte est ce qu’il est, que cela nous plaise ou non La CFE-CGC partage le constat établit sur la situation de la société. Qui pourrait le contester ?- Le marché du Spatial se révolutionne
- Le modèle économique initial du lanceur A6 est obsolète (cadences, lancements institutionnels, prix de vente, constellations, …)
- Les exigences de l’ESA et de l’Etat en matière de coûts (Marchés Civil et Défense) se sont accrues
- Le retard de deux ans sur la livraison du premier lanceur A6 impacte les résultats de la société
- La baisse de la charge travail est effective dans certains secteurs, elle devrait s’amplifier avec la fin des développements de nos lanceurs civil et militaire actuels
- Au moment où l’entreprise a besoin de toutes ses énergies disponibles pour réussir A6, n’est-il pas dangereux de supprimer autant des postes ? Que se passera si 2022 ne se passe pas comme envisagé ?
Quelle crédibilité pouvons-nous accorder à ce projet ?
Les autres leviers d’améliorations sont autant de mots cent fois entendus et qui, répétés lors de chaque réorganisation (« synergies », « gains d’efficacité », « rationalisation », « optimisation/simplification », « efficience opérationnelle », …) sont aujourd’hui vidés de leur sens.Les leviers de compétitivité seront-ils suffisamment efficaces ? Quelle crédibilité leur accorder aujourd’hui ?
Une grande partie des hypothèses retenues pour identifier les baisses d’effectifs peuvent donc être soumises à caution. Ceci inquiète d’autant plus la CFE-CGC que les salariés de tous les établissements nous interpellent sur ce point avec insistance. ⇒ La plus grosse part des gains à réaliser d’ici à 2025 sera à faire avec nos sous-traitants et également par des optimisations des heures de production internes sans parler d’une courbe d’apprentissage qui va devoir être exemplaire. L’impact pour ArianeGroup et ses salariés La CFE-CGC pense que OUI nous pouvons adapter nos façons de faire pour entrer dans le monde des lanceurs civils d’aujourd’hui, ceci impliquant néanmoins d’accepter un taux admissible d'échec supérieur à A5. Toutefois, il nous semble que ce sera au risque d'un clivage avec le militaire pour lequel le taux d'échec admissible est nul ! Cette dualité et ce qu’elle implique est une question que porte la CFE-CGC depuis des mois : peut-on demander à tous les secteurs de faire les mêmes efforts sans remette en cause certaines exigences des programmes ?Nous craignons également que les actions visant à améliorer à court et moyen termes la santé économique d’ArianeGroup affectent notre capacité à terminer le développement d’Ariane 6 et à la faire voler, dans les temps et avec succès.
Risque majeur pour les salariés qui vont rester Durant cette période critique jusqu’au 1er vol A6, la Direction ne nous a pas rassurés concernant la charge de travail. La CFE-CGC est convaincue que certains des salariés qui resteront vont encaisser une partie de la charge de travail précédemment réalisée par leurs collègues partis ⇒ les Risques Psycho Sociaux sont forts, sinon très forts voire déjà avérés !Pour ces salariés, dont certains sont déjà exténués et parfois en recherche de sens voire de motivation, un risque majeur existe !
Compétences Le plan de départ proposé veut préserver les compétences de la société en préservant les personnes qui ont ces compétences ou expertises rares et des talents reconnus comme indispensables à la société. Sur ce point la Direction semble avoir entendu les craintes des représentants du personnel quant au maintien des compétences nécessaires à la maîtrise de nos activités. Il est néanmoins déjà affiché une baisse de 500 ETP en 2023, mais nous n’avons aucune visibilité quant à la façon dont la Direction compte mener cette nouvelle diminution d’effectif. Compte-elle reproduire la même méthode qu’en 2022 ?Il est vrai que, entre les incertitudes de vol 1, de la méga constellation, ou par exemple de la ministérielle de fin 2022, nos dirigeants peuvent difficilement afficher aujourd’hui des prévisions fiables au-delà des douze prochains mois…
Le chemin étroit entre compétitivité et réussite d’A6 vol 1 La CFE-CGC le dit sans détour, si nous dérapons c’est l’échec assuré. Après 2022 tout est envisageable, le meilleur comme le pire Aux demandes de visibilité post 2022 formulées par les élus la Direction n’a pas donné de réponse claire. Il est d’ores et déjà affiché une baisse de 500 ETP en 2023, mais nous n’avons aucune visibilité sur la façon dont elle compte mener cette nouvelle diminution d’effectif. Compte-elle reproduire la même méthode qu’en 2022 ? Il est vrai que l’année 2022 comporte différentes inconnues, tenue du planning A6, réussite du Vol 1, nouveaux contrats commerciaux ou pas (Méga constellation…), ministérielle 2022. L’équation ne sera résolue qu’après levée de ces inconnues et nos dirigeants peuvent difficilement afficher aujourd’hui des prévisions fiables au-delà des douze prochains mois. Un objectif de baisse d’effectif excessivement ambitieux- Il repose sur beaucoup de challenges à relever dont la faisabilité de certains est en partie hypothétique
- Il met une pression incroyable sur la Direction Informatique
- Il risque de mettre des Directions dans une situation d’injonctions contradictoires = « baisser les coûts et tenir l’OQOTOC » dans un contexte ultra tendu, notamment concernant le VOL1 A6
- les suppressions de postes doivent être SANS impact pour les salariés qui restent (notamment sur la charge de travail) ; mais c’est loin d’être garanti