Il y a un peu plus d’un an, la CFE-CGC a signé l’accord sur le statut social des salariés.
Comme nous l’écrivions « cet accord est équilibré, il comprend des avantages pour toutes les catégories socio-professionnelles. »
Aujourd’hui la direction ne compte pas appliquer l’accord tel que nous l’avons signé. Inacceptable !
UNE GÉNÉRALISATIONArianeGroup au fil de son évolution (anciens et nouveaux statuts) a choisi d’abandonner le statut «Cadre Forfait Horaires*» au profit du statut «Cadre Forfait jour ».
Aujourd’hui, 84% des cadres sont au forfait jour, ils représentent 55% des salariés.
La Direction a justifié cette évolution s’appuyant sur les valeurs de professionnalisme et d’autonomie de ses cadres, souhaitant ainsi simplifier la gestion tant pour le salarié que pour le manager, que pour elle.
Mais cette évolution cache des travers qui font écho aujourd’hui avec l’actualité :
- La fin du « forfait horaires » où toutes les heures étaient comptées et soit récupérées, soit payées,
- La généralisation du forfait jour, vantant une autonomie tantôt sans limite, tantôt bridée.
Rappelez-vous notre mémo #02 du 17/11 qui rappelle les règles du forfait jour:
- 212 jours travaillés,
- Une mission à accomplir,
- Pas de décompte de présence en heures mais,
o Pas de génération de JHV,
o Pas d’heures supplémentaires,
- Pas d’horaire fixe d’arrivée ou de départ,
- Un nombre jours de repos variables, appelés RTT.
En plein ramp-up la réalité du terrain est là :
- Des cadres tellement autonomes qu’ils ne comptent plus leurs heures, ni leurs déplacements,
- Des professionnels tellement investis qu’ils cumulent les responsabilités et les tâches, compensent les dysfonctionnements,
- Des cadres « soumis » à une pression et une responsabilité telles qu’ils n’osent parfois pas l’avouer de peur d’être désavoués.
L’autonomie, le professionnalisme, voire la passion du métier, ne peuvent couvrir toutes les contraintes imposées.
*seuls certains cadres sont dans un groupe fermé forfait horaires.
UNE GESTION SAINENon content de devoir encore et encore répéter la règle, c’est désormais une des mesures du nouveau statut qu’ils nous faut défendre.
Explications :
- nous avons signé un accord contenant de nombreuses mesures dont celle ci-après :
« Lorsque le 24 décembre sera un jour ouvré, l’après-midi du 24 décembre sera chômé et payé pour l’ensemble des salariés de lasociété. »
- Ce texte est l’extension d’une mesure appliquée sur le périmètre ex-Safran et la copie quasi conforme de ce qui était écrit dans l’accord Herakles :
« Lorsque le 24 décembre est un jour ouvré, l’après-midi du 24 décembre est chômé et payé ».
La CFE-CGC a signé cette mesure pour qu’elle s’applique à l’ensemble des sites comme cela se faisait sur le périmètre Herakles.
À savoir le texte ci-après, issu d’une note rédigée par la Direction en novembre 2024*:
Le 24 décembre 2024 étant un jour ouvré, l’après-midi du 24 décembre sera chômé et payé au titre de l’article 5.4.3 de la Convention Herakles. Ainsi :
- Pour les personnes au régime horaire, une ½ journée de congé de votre choix (CP, RTT, HV…) devra être posée le matin du 24 décembre ;
- Pour les équipiers en 2x8 et en 5x8, une ½ journée de congé de votre choix (CP, RTT, HV…) devra être posée le matin du 24 décembre ;
- Pour les personnes au forfait jour, aucun congé ne sera à poser sur la journée du 24 décembre. Cette journée sera comptabilisée comme jour de présence dans le forfait annuel ;
Lorsque la CFE-CGC a obtenu l’extension de ce principe à tout ArianeGroup, elle l’a fait pour que tous les salariés qui bénéficiaient de la mesure conservent leur acquis et que ce principe devienne une avancée pour tous les autres salariés.
Soit : ½ journée offerte à tous les mensuels et un jour décompté du forfait pour tous les forfaits jours.
Aujourd’hui, la Direction change les règles du jeu
Elle explique partout que tous les salariés devront poser une demi-journée d’absence pour le 24/12 au matin…y compris les cadres au forfait jour.
*note rédigée après la signature de l’accord sur le statut social = la direction savait donc que le principe du 24/12 s’appliquait comme tel.
LE RESPECT DE L'ACCORDRien ne va plus, cet acquis ne devrait pas être soumis à interprétation.
Encore moins à argumentation, même s’il fallait revenir sur le fait :
- qu’un cadre forfait jour n’a pas à poser une 1/2 journée de congés,
- qu’il gère librement le temps à consacrer à l'accomplissement de ses missions
- que si la direction offre la 1/2 journée, elle est pointée entière
- qu’un cadre forfait jour ne décompte pas son travail à la 1/2 journée car 1 pointage = 1 journée
Ainsi, en changeant la règle :
- Ce qui devait être un gain pour tous les salariés ex-Airbus se transforme en gain uniquement pour les mensuels et rien pour les cadres.
- Ce qui devait être un statu quo dans le périmètre ex-Safran ne l’est que pour les mensuels et se transforme en perte pour tous les cadres au Forfait Jour.
ALORS STOP AUX MESQUINERIES
NOUS AVONS BESOIN D’ENGAGEMENT ET DE MOTIVATION FACE A NOS CHALLENGES
LA CFE-CGC RECLAME CE QUI EST DÛ ! LA DIRECTION DOIT RESPECTER CE QUI A ÉTÉ NÉGOCIÉ.