GAIA : Un projet qui questionne !

Le projet, oublié pendant la crise sanitaire, abandonné de regroupement JOP / JTQ sur Issac nous revient avec un surprenant virage à 180° : le regroupement des équipes sur ESM !

Une telle annonce, même si elle reste partiellement dans la logique du projet initial (un regroupement des secteurs concernés), n’est pas sans soulever légitimement de nombreuses questions voire incompréhensions.

La CFE-CGC considère qu’il est de sa responsabilité de mettre ces questions/incompréhensions sur la table AVANT que la Direction n’enclenche le processus d’information-consultation.

UNE PROBLÉMATIQUE MÉTIER AVANT TOUT !

La justification d’un tel projet ne peut être que « métier », associée à une amélioration de la performance. Aussi la CFE-CGC s’interroge sur certains aspects qui semblent à première vue contre-productifs par rapport à un objectif d’amélioration du service rendu et de compétitivité. 

Il n’est pas question ici de remettre en question le rapprochement des métiers Achats et Qualité Fournisseurs qui est une décision qui a du sens. 

Ne nous trompons pas de cible !

EXIT LA PROXIMITÉ AVEC LES PRESCRIPTEURS ET LE BESOIN !

Un des messages martelés régulièrement aux équipes Achats est l’impératif de proximité entre prescripteurs et acheteurs. 

Que devient ce bel adage dans ce projet qui va délocaliser sur ESM des salariés impliqués à 100% sur des affaires et projets d’Issac, certains en lien avec Crozon ou Biscarosse ?

Quelle raison supérieure peut remettre en cause cet impératif opérationnel, à l’heure où ArianeGroup a tant besoin d’optimisation organisationnelle et financière ? 

La CFE-CGC s’interroge !

QUELLE COHÉRENCE AVEC SHIFT ?

Il est demandé de privilégier le travail en MFT (Multi Functionnal Team), bien en amont de l’acte d’achat pour apporter de la plus-value, et avoir un réel impact au sein de l’IPT (Integrated Programme Team : au cœur de la collaboration et de la performance) fondement même de la nouvelle organisation SHIFT pour plus d’agilité et de performance… 

La CFE-CGC ne croit pas qu’éloigner les acheteurs des prescripteurs et de leurs équipes soit la manière la plus adaptée pour travailler de façon plus intégrée, plus collaborative, plus agile… !

La logique métier, si déterminante, n’est-elle pas encore une fois mise à mal ? ➔ Il va falloir que la Direction nous explique en quoi ce projet va renforcer l’efficacité du processus Achat.

La Direction donnerait-elle la priorité à d’autres motifs impérieux plus importants que l’efficacité du métier et la performance opérationnelle ? Comment justifier ces choix après la campagne de communication sur SHIFT et la situation économique et financière de l’entreprise ?  

Quelle est donc la justification du caractère « irrévocable » de ce choix ?

AFFINER LE PÉRIMÈTRE !

Les produits traités par les salariés concernés sont on ne peut plus variés et, même si les métiers sont identiques, nécessitent la mobilisation de compétences spécifiques et des modes de travail différenciés. Un acheteur de fibres composites ne fera pas plus de « savings » s’il partage son espace de travail avec son collègue qui achète des prestations intellectuelles ou bien des panneaux métalliques !

Par contre l’acheteur en interaction quasi permanente avec son prescripteur pourra intégrer le besoin au plus près de la réalité, amener des propositions d’optimisation, évaluer la volumétrie du besoin et ainsi disposer des leviers indispensables de la compétitivité de son portefeuille de produits !

Et que dire des allers-retours incessants entre sites, synonymes de perte de temps, de risques accrus d’accident du travail, de coûts supplémentaires ?

Ainsi, forte de ce constat et de l’objection précédente quant à la proximité des prescripteurs, la CFE-CGC pose la question : Ne convient-il pas d’affiner le périmètre concerné pour optimiser l’intérêt d’un tel projet ?

UNE QUESTION DE CRÉDIBILITÉ

La Direction nous avait expliqué tout l’intérêt de faire ce regroupement sur Issac même si elle ne disposait que de peu de budget pour réaliser les aménagements. 

Aujourd’hui elle disposerait d’un budget conséquent pour rénover un bâtiment de Saint-Médard et faire les travaux pour accueillir plus de 50 salariés d’Issac dans un espace de « Dynamic Office ».

Les moyens financiers réduits rendaient problématiques l’intégration des acheteurs de Saint-Médard sur le site d’Issac mais sur Saint-Médard, les budgets permettent de réaliser le projet. Difficile à comprendre !

Quels sont les réels arguments d’un tel revirement ? N’est-on pas face à un dogme ? Quel intérêt pour la performance d’ArianeGroup ?

PARLONS HARMONISATION

Penser que ce regroupement sera également bénéfique au sein des équipes « JOP/JTQ » est une erreur d’anticipation et/ou d’appréciation…  En effet, et compte tenu des nombreuses différences de statuts et le surplace dans leur harmonisation car la Direction refuse de s’en donner les moyens, ces différences risquent d’alimenter encore plus des ressentiments en mode « les autres sont mieux traités que moi » !

Et le regroupement sur un site unique avec une valse permanente des N+1 et N+2 n’y changera rien…

DYNAMIC OFFICE :  AVEU D’INADAPTATION DU PROJET ?

La Direction ne reconnait-elle pas implicitement les arguments de mauvaise localisation des équipes en mettant en avant le concept de Dynamic Office, ou bien est-ce une conséquence du fonctionnement en télétravail lors de la crise sanitaire ?

Partir dès l’origine du projet sur un tel concept c’est admettre que les salariés concernés ne seront que partiellement sur le site d’ESM, et que le barycentre de leurs activités n’est clairement pas sur ce site pour certains d’entre eux !

Pourquoi prendre en compte cette réalité quand il s’agit de coûts de rénovation et d’équipement de locaux, et la nier quand il s’agit d’organisation opérationnelle ?

Par ailleurs raisonner Dynamic Office sur ESM ne doit pas cacher la nécessité de prévoir des locaux de passage (longue durée) sur Issac et ses détachements !

Parlons confidentialité de défense et droit d’en connaitre : comment adapter le concept de Dynamic Office aux exigences de sécurité, aux besoins d’isolement pour le droit d’en connaitre ? Encore un challenge et un surcoût en perspective !

Enfin il est surprenant de voir ArianeGroup prendre une voie soi-disant « innovante » à contretemps d’une grande partie de l’industrie qui délaisse les aménagements en Dynamic Office… Encore et toujours le timing !

Dans une période où les salariés sont fortement contraints, n’oublions pas de leur préserver une certaine Qualité de Vie au Travail.

ALORS, QUE FAIRE ?

La CFE-CGC est attachée, sur ce sujet-là comme sur les autres, à trouver une solution performante pour l’entreprise et juste et équitable pour les salariés. 

Un projet soulevant autant de questions importantes n’est pas un projet porteur de sens ! Dans un tel contexte, l’adhésion des salariés sera faible, voire inexistante ! Comment espérer une réussite opérationnelle à partir de ce constat ?

Aussi la CFE-CGC propose à la Direction d’investiguer deux possibilités réalistes de réflexion avant d’enclencher la procédure d’information-consultation :

 POSSIBILITÉ A :

  • Abandonner l’idée de regroupement physique sur un site unique et créer des espaces MFT/IPT sur chaque site pour prendre des actions concrètes en cohérence avec SHIFT.
  • En contrepartie, adapter les routines et le management pour une convergence et intégration métier là où elle est nécessaire.

POSSIBILITÉ B :

  • Revoir les périmètres concernés et considérer ce projet comme un outil au service d’une réalité et une performance de terrain. 
  • Dans ce cas, la proximité des prescripteurs, la complexité et la nature des produits achetés, l’implication des salariés concernés dans les équipes multidisciplinaires doivent être prises en compte en priorité !

La CFE-CGC agit de façon coordonnée : les équipes CFE-CGC de tous ses établissements sont interdépendantes les unes des autres, car le fait que nous soyons représentatifs sur tous les établissements de la société nous y oblige.

C’est dans cet esprit et autour de nos arguments que la CFE-CGC souhaite échanger avec la Direction afin qu’elle en tienne compte dans son projet.

 

Frais de santé ArianeGroup : Ne nous emballons pas !

Le dispositif de Frais de Santé ArianeGroup de Frais de Santé est récent :

  • Il est entré en vigueur en janvier 2019
     
  • Les cotisations du régime obligatoire ont été estimées au regard des contrats précédents de nos deux des sociétés d’origine
     
  • 2020 et ses confinements ont très fortement impacté le régime nominal avec de multiples à-coups de consommation

La Commission de suivi s’est donc réunie en juillet pour en faire le bilan, les points à retenir sont les suivants :

RÉGIME OBLIGATOIRE POUR TOUS : VRAIMENT DÉFICITAIRE ?

  • 2019 : les prestations Frais de Santé dépassent effectivement les cotisations de 7% ; mais ce déficit s’explique en partie par une surconsommation conjoncturelle des salariés exSafran suite à la mise en place de l’accord ArianeGroup, plus favorable sur plusieurs points que celui dont ils bénéficiaient précédemment
     
  • 2020 : régime à l’équilibre avec un résultat très légèrement positif ; mais cette année est « hors norme » chez ArianeGroup comme partout ailleurs, les différents confinements Covid-19 étant à l’origine d’une sous-consommation avec d’importants à-coups

 La seule conclusion que l’on puisse tirer actuellement est que notre régime obligatoire serait légèrement déficitaire en « fonctionnement régulier hors Covid » ; cela reste cependant à démontrer sur une plus longue période puisque 2019 comme 2020 sont des années « atypiques ».

Pour être complet, notons que l’environnement règlementaire des Frais de santé est fluctuant, avec notamment l’apparition probable de nouvelles taxes qui vont affecter l’équilibre de notre régime de Frais de santé.

LA SOLUTION DE FACILITÉ : AUGMENTER LES COTISATIONS

Certains parlent de +8%, d’autres +12% … Bref, comme si « payer plus sans se poser de question » était une évidence et la seule solution envisageable …

Or nous disposons de réserves supra légales, issues de nos contrats précédents, élevées.

Dans ce contexte :

  • La CFE-CGC considère que ces réserves doivent être judicieusement utilisées le temps d’avoir le recul nécessaire sur le fonctionnement régulier de ce régime
     
  • La CFE-CGC souhaite qu’une analyse plus fine des causes de ces dépassements soit effectuée et que les salariés en soient informés : ils financent 44,5% du contrat, ils doivent avoir de la visibilité sur ce qui coûte
     
  • La CFE-CGC considère que 2019 et 2020 présentent trop de particularités pour que des conclusions définitives en soient tirées

Il serait trop facile d’augmenter les cotisations sans commencer par utiliser les réserves pour ce à quoi elles sont justement destinées.

Notre régime obligatoire de Frais de santé est de haute qualité (reste à charge parmi les plus faibles de notre secteur) mais, revers de la médaille, tout a un coût :

 La CFE-CGC considère que le niveau élevé de nos réserves peut nous permettre de reporter une augmentation des cotisations pour disposer d’une plus longue période d’analyse, d’autant plus que ces dernières augmentent mécaniquement chaque année puisqu’elles sont indexées sur le PMSS* et le salaire de chacun.

attention cependant : le PMSS n’a pas été revalorisé cette année / 2020,
il semble qu’il ne le sera pas non plus l’an prochain

ET LES OPTIONS A ET B ?

Environ 30% des salariés y souscrivent ; elles sont financées à 100% par les salariés ; l’option B est soumise à des taxes plus élevées car non labellisée « contrat responsable ».

Elles sont très fortement excédentaires tant sur 2019 que 2020 : près de 50% des montants cotisés par les salariés viennent alimenter le compte de résultat du prestataire ! En effet, les réserves ne sont pas affectées au contrat ArianeGroup mais mutualisées au sein du prestataire ; les options sont hors accord ArianeGroup.

Malakoff-Humanis a unilatéralement décidé de diminuer le montant de leurs cotisations de 15% depuis janvier 2021. La CFE-CGC gage cependant que l’examen des comptes 2021 montrera que ces options restent juteuses pour le prestataire et, au final, ne sont pas une bonne affaire pour les salariés.

 C’est la raison pour laquelle la CFE-CGC laisse à chacun le libre choix d’adhérer à ces options sans en faire spécifiquement la promotion ; nous préférons donner la priorité à notre régime de base afin qu’il soit le meilleur possible.

La CFE-CGC signe l’accord de politique salariale 2021 à 1,9%

Nous avons consulté nos adhérents et ils se sont exprimés en faveur de la politique salariale 2021,
La CFE-CGC a suivi leur avis et a signé l’accord proposé par la Direction

Cette négociation s’est déroulée dans le contexte économique que chacun connait et en marge de celle relative à l’organisation industrielle Ariane 6 au niveau de l’ESA, dont l’une des conséquences sera le plan de réduction des effectifs que nous allons prochainement négocier.

Nous pensons que la Direction nous a entendus lorsque nous lui avons dit que la CFE-CGC sait ne pas signer lorsque l’accord proposé ne satisfait pas le minimum social. Elle ne nous avait pas pris au sérieux lorsque nous lui avions dit la même chose pour l’intéressement (août 2020) et l’APLD (janvier 2021), chacun en connait le résultat …

Les adhérents CFE-CGC ont examiné les propositions de cet accord sous plusieurs aspects :

  • Le graphe ci-dessus parle de lui-même : le niveau atteint par ArianeGroup, comparé aux autres sociétés de notre périmètre et quand on connait la santé de celles qui sont au-dessus de nous (contrats exports Rafale et Missiles notamment), fait partie des meilleurs
  • L’accord contient plusieurs mesures telles que par exemple un talon d’Augmentation Générale : 270€ d’AG garantie sur l’année pour tous les mensuels
  • Il contient une mesure collective pour tous les salariés mensuels et cadres, égale à [11 x 1,9% salaire de base du mois d’octobre, ancienneté incluse]. Tous les salariés ArianeGroup toucheront quelque chose en 2021 !
  • Les budgets de passage cadre sont hors politique salariale
  • Les périodes d’arrêt maladie ou d’APLD sont sans impact sur les montants versés (AG, AI, mesure collective, …).

Au regard de ce qui se fait dans les entreprises de notre périmètre d’activités et du contexte de notre société, la politique salariale proposée a été jugée socialement acceptable par nos adhérents.