Le long chemin d’un statut commun !

Depuis le début du second semestre la Direction ArianeGroup a ouvert de nouvelles négociations visant à un statut commun Arianegroup. Au programme, « Durée de travail et congés » et «  Structure de rémunération ». Elle fait le choix de vouloir mener de front ces 2 chapitres. Voici un point de la situation.

UNE NOUVELLE STRATEGIE DIRECTION ?

Jusqu’à présent, les discussions consistent à réaliser un point quant à l’existant (sur le 1er thème, « durée de travail et congés ») et la Direction laisse apparaitre des propositions « à trous » qui resteront à compléter durant la suite des négociations.

L’objectif affiché par la Direction est de trouver, in fine, un accord théoriquement équilibré avec les OS en traitant tous les thèmes à la fois.

Pour la CFE-CGC, cette méthode s’entend. En effet, c’est la seule qui puisse permettre de  négocier en trouvant des équilibres de masse (exemple : un jour férié chômé enlevé qui serait échangé contre un RTT en plus).

Un statut commun et harmonisé OUI, mais tout le monde doit y retrouver son compte, et cela en respectant notre principe fondamental que nous ne cessons de répéter depuis la création de l’entreprise :

100 avant = 100 après

Mais….pour le moment même si la Direction a changé de stratégie de négociation elle n’a pas changé sur le fond : elle n’envisage pas de mettre ne serait-ce qu’1€ sur la table. Elle souhaite négocier à coût constant.

Pour la CFE-CGC, ce postulat est d’ores et déjà un handicap (voire un obstacle quasi insurmontable), si la direction veut une harmonisation des statuts où chaque salarié s’y retrouve il faudra forcément mettre du « liant » et ce liant ce sont des €.

BIEN APPREHENDER LES PROPOSITIONS

Les sujets durée du travail, congés et rémunérations sont tous liés les uns aux autres, formant un ensemble qui ne peut s’apprécier qu’avec une vision globale.

Il nous faut donc disposer impérativement de tous les éléments sur chaque thème, pour chaque périmètre, et disposer ainsi d’une vision globale pour nous permettre de nous positionner.

À ce jour, seuls les thèmes concernant la durée du travail et les congés ont été abordés, et avec des propositions incomplètes … Nous attendons en complément les propositions de la Direction quant aux futures « structures de rémunérations ».

 Impossible de nous prononcer sur les propositions Direction tant que tout ne sera pas sur la table !

Pour rappel, l’équilibre c’est « la juste proportion entre des choses opposées qui amène à un état de stabilité. »

Ainsi, et c’est la volonté de la CFE-CGC, chaque proposition faite par la direction sur un sujet devra trouver un pendant permettant de garder cet équilibre.

Même si le postulat Direction, iso-coût, nous semble, encore une fois, nous amener vers une impasse, la CFE-CGC va faire son travail pour rechercher les points d’équilibre.

DES TOTEMS

Au-delà des équilibres qui sont à trouver, il y a les lignes rouges, les totems (ou appelons-les comme on le veut) : des principes incontournables auxquels il ne faudra pas déroger !

Citons en deux :

Aucune perte : selon les périmètres les salariés ont aujourd’hui un nombre différent de jours de congés, RTT, ponts chômés…. S’il venait à la direction l’idée de baisser le nombre de ces jours sur un périmètre, alors il faudrait une compensation de même niveau et pérenne pour les salariés concernés. Il ne pourra y avoir aucune perte sèche.

Autre sujet, le Forfait Jour, comme nous l’avons écrit à plusieurs reprises, les grands groupes dont nous sommes issus ont dévoyé le Forfait Jour. A son origine il était limité à une partie réduite des cadres et ils l’ont progressivement étendu pour arriver à une situation où 88% des cadres sont au Forfait Jour. Si la direction envisage de passer 100% des cadres au Forfait Jour, il faudra que la compensation en rémunération de ce passage soit posée.

En effet, sur certains périmètres ce changement de statut s’accompagne d’une augmentation de salaire car le Forfait Jour ce n’est pas anodin, c’était en son temps, un marqueur fort.

Mais attention au piège :

Cette extension du forfait jour s’est également pratiquée chez les mensuels sous un format de forfait horaires ; sous couvert d’autonomie et de plus de libertés, les directions ont fait de substantielles économies et il y a un piège.

La notion d’autonomie qui est évoquée dans la convention de la métallurgie pour justifier ce type d’horaire est très vite appréciée comme acquise par la direction, ce faisant elle gagne tous les avantages liées au Forfait Jour (cas pire : jusqu’à 13h de travail durant 213 jours, sans paiement d’heures supplémentaires ou récupération d‘heures).

Pour autant, imposer en plus les contraintes de l’horaire variable serait tentant ; Des dérives sont possibles (et réelles) : par exemple imposition de plages fixes ou bien encore (mauvaise) habitude qui consiste à demander aux personnes en forfait jours de poser des ½ journées dans la gestion courante de leur durée du travail.

Pour la CFE-CGC c’est NON !

 Nous ne sommes qu’au début de cette négociation qui sera longue, malgré une volonté affichée par la Direction de la terminer début 2023. La CFE-CGC continuera d’appliquer ses principes de vigilance pour permettre à l’ensemble des salariés de s’y retrouver.

Rappelons-le une nouvelle une fois :

100 = 100 !

Réforme des retraites : une fatalité ?

Alors que diminuer les droits à la retraite des salariés est le but non avoué du projet gouvernemental, la CFE-CGC est en opposition argumentée à une augmentation de l’âge légal de départ et à un allongement de la durée de cotisation.

Pour la CFE-CGC, devoir décaler l’âge légal de départ en retraite de 3 ans, ou de 2 ans en augmentant la durée de cotisation, n’est ni argumenté, ni une fatalité !

Malgré une méthode qui jette le trouble sur la loyauté des concertations menées par le ministère du Travail avec les partenaires sociaux, la CFE-CGC, eu égard aux enjeux d’une telle réforme, reste mobilisée !

Retrouvez notre vidéo avec les analyses de Gérard Mardiné, Secrétaire général confédéral, en cliquant sur le visuel ci-dessous. 

Kourou : Zéro départ contraint !

Les Donneurs d’Ordres du CSG (CNES et Arianespace/ArianeGroup) se sont entretenus avec les représentants des Organisations Syndicales du CSG à plusieurs reprises entre fin septembre et mi-novembre à propos de l’évolution industrielle de la base entrainant à court et moyen terme la suppression de près de 300 emplois. Voici en résumé où nous en sommes aujourd’hui quant au traitement social qui doit être mis en place afin d’éviter un conflit social majeur : 

EVOLUTION INDUSTRIELLE DU CSG / CONTEXTE

L’arrêt brutal des lancements SOYUZ depuis le CSG, la fin programmée de l’exploitation Ariane5 et le renouvellement des appels d’offre du CNES au CSG entraineront 250 à 300 suppressions de postes au CSG en 2023/2024.

Les Représentant Syndicaux CFECGC de la base spatiale ne cessent depuis plus de 2 ans d’appeler les Donneurs d’Ordre à mettre en place des mesures visant à traiter socialement les suppressions de poste induites par l’évolution industrielle du CSG

LA CFECGC DANS SON ROLE DE LANCEUR D’ALERTE, PRONE LE DIALOGUE SOCIAL ET RESTE FORCE DE PROPOSITIONS

Fin septembre, bilatérale entre la CFECGC, Direction Arianespace et ArianeGroup : l’objectif principal est de faire prendre conscience que l’heure n’est plus à l’évaluation de la situation et qu’il est grand temps de mettre sur la table des mesures concrètes, rapides à mettre en place pour accompagner les départs qui ont déjà commencé dans certaines entreprises. Certes, certaines d’entre elles parmi les 40 implantées sur la base, ont plus de moyens que d’autres pour traiter les suppressions de postes par elles même (entreprises appartenant à un grand groupe industriel, entreprises pouvant activer la soupape d’ajustement des effectifs avec des personnels en situation de détachement), mais d’autres n’auront pas cette même capacité, d’où la nécessité de mettre en place des mesures collectives pour toutes les entreprises du CSG.

Les directions Arianespace et ArianeGroup reconnaissent que l’accompagnement est nécessaire et consulte ses sous-traitants de la base pour affiner, objectiver la situation.

Depuis fin septembre, la CFE-CGC multiplie ses actions de lobbying :

  1. Envoi d’un courrier résumant la situation sociale du CSG au syndicat CFE CGC Aéronautique Espace et Défense et à la Fédération de la métallurgie qui sont en contact étroit avec les Ministères,
  2. Sensibilisation des délégués CFE – CGC Nationaux présents en Guyane début octobre qui ont débriefé le Président de la CFE CGC, François HOMMERIL, quotidiennement en contact avec des membres du gouvernement,
  3. Rencontre des conseillers des 3 Ministres de l’Economie et des Finances, des Armées et de l’Enseignement supérieur et de la recherche en visite au siège du CNES à Paris.

=> Un seul mot d’ordre : il faut mettre en place des mesures d’accompagnement social, avant que la situation ne dégénère.

L’absence de tuilage entre la fin d’A5 et FM1 + Ramp Up A6 fait apparaître une nouvelle problématique : que faire des ressources nécessaires à la montée en cadence d’A6 alors qu’une forte baisse d’activité est aujourd’hui évidente dès lors que la dernière A5 aura été lancée ?…  

La CFC CGC le dit depuis le début, une mesure d’âge serait la plus efficace et la plus simple et rapide à mettre en œuvre, elle pourrait à elle seule, par le jeu de substitutions, régler la problématique de ces suppressions de postes.

Reste aujourd’hui à en définir les contours, les modalités et obtenir son financement !

NOTRE OBJECTIF = AUCUN DEPART CONTRAINT

Il faudra en parallèle réfléchir à la mise en place d’autres mesures pour traiter la baisse d’activité entre la fin du programme A5 et la montée en cadence d’A6…

 

Nous pouvons tout comprendre…à partir du moment où on nous l’explique !

Jeudi 17 novembre se tiendra un CSE-C exceptionnel obtenu après une demande commune des DSC des Organisations syndicales représentatives Arianegroup. 

Les DSC se sont entendus pour que les échanges portent sur les points suivants : 

  • Les difficultés techniques et organisationnelles encore existantes
  • Le ou les chemins critiques
  • Le plan d’actions associé au traitement des problématiques
  • Le ramp-up Ariane 6
  • Les impacts sur les contrats existants
  • Les impacts sur les effectifs
  • Les OTD et la charge de travail avec les conséquences sur les équipes concernées
  • Les coûts à terminaison et l’impact sur la situation économique et financière de l’entreprise
  • Le soutien institutionnel, La communication

Pour la CFE-CGC, ces thèmes d’échanges devront être complétés par des questions plus précises qui seront préparées avec l’aide de l’expert du CSE-C, le cabinet LEGRAND, qui nous accompagne sur toutes les expertises lancées depuis plus de 4 ans.

UNE DÉMARCHE DE DROIT D’ALERTE ENGAGÉE

Lors de son point avec les DSC, le CEO a délivré des messages inquiétants:

« ON NE PEUT PAS SE RATER » / « DES CLIENTS POURRAIENT ANNULER DES CONTRATS » / « LA SITUATION ECONOMIQUE DE L’ENTREPRISE EST FORTEMENT DEGRADEE »

Ces messages sont à l’origine des questions posées et celles-ci s’intègrent dans une démarche de droit d’alerte dont nous vous rappelons le déroulé de façon schématique (cf. image) :

Ainsi, la démarche du droit d’alerte est d’ores et déjà engagée ! Les questions envoyées au président du CSEC en constituant la première étape.

L’année dernière, une démarche équivalente avait été engagée et 20 questions précises avaient été posées en Commission Economique (toujours avec l’aide du cabinet LEGRAND) dans le cadre d’un éventuel droit d’alerte.

La direction a répondu à ces questions (document de 11 pages), la majorité des élus du CSE-C, assisté par l’avis de l’expert, avait alors décidé que les réponses apportées aux questions posées étaient suffisantes pour ne pas avoir à recourir à une expertise.

A ce jour nul ne peut prédire ce que donnera cette nouvelle séquence de questions à la direction. 

Aujourd’hui, la CFE-CGC estime que les messages du CEO sont particulièrement inquiétants et que la Direction va devoir tout dire si elle veut pouvoir rassurer ses salariés !

UN DEVOIR DE TRANSPARENCE

Certes il y a des exigences de confidentialité, des données ou informations qui ne doivent pas quitter l’entreprise, voire même l’enceinte de l’instance CSE-C. Pour autant, l’entreprise qui ne fait que prôner le principe de confiance auprès de ses salariés, ultra engagés, doit montrer l’exemple en respectant elle aussi ses « Ways of Working » ! 

Depuis des années, alors que l’ensemble des élus le demandent, nous n’arrivons toujours pas à connaitre :

  • l’ampleur et les raisons techniques des retards,
  • les chemins critiques, 
  • les informations précises sur le calendrier, etc…

D’ailleurs, comment pouvons-nous considérer que nous sommes dans un échange transparent et constructif quand en séance, plusieurs OS font savoir qu’elles ont eu vent de soucis techniques sur la chaîne Opto-pyro, que la Direction fait mine de remettre en question nos informations, pour ensuite voir un article paraitre dans le ShareIn, quelques jours plus tard, dans un élan de « transparence » qui a tout de l’exercice imposé.

Les annonces faites par le CEO sont trop graves et trop inquiétantes pour l’avenir de notre entreprise et de nos emplois pour se limiter à des réponses « bateau », faussement transparentes et qui, au final, ne donneraient pas de véritables informations sur la situation de l’entreprise.

Le choix est simple pour la direction, il faudra tout dire, tout assumer et, même si certaines informations sont estampillées « confidentiel », ne rien cacher aux élus du CSEC. C’est la condition à respecter pour que la confiance qui s’est délitée ces dernières années puisse revenir.

A elle de choisir de quel côté du schéma, la Direction souhaite aller….

UNE ANNONCE DÉROUTANTE

Comment ne pas terminer cette Newsletter par une annonce qui nous a déconcertés dans cette période Pré-Ministérielle.

Avant toute chose nous voulons réaffirmer que les carrières se construisent, sont diverses et qu’il est tout à fait normal que des salariés changent d’entreprise durant leur carrière.

Mais, alors que nous écrivions dans notre dernière NL avoir « …une pensée « émue » pour l’ensemble des capitaines ayant réalisé ces choix stratégiques et qui depuis ont quitté le navire. » comment interpréter l’annonce, le 8 novembre dernier, du départ pour MBDA au 1er janvier 2023 de la responsable stratégie de l’entreprise ?

Est-ce simplement un déroulement de carrière « normal » pour ce type de poste ? La mission stratégie ArianeGroup est-elle aboutie ? Quid des sujets pour lesquels ArianeGroup était ou sera en « concurrence » avec MBDA ? Que cela dit-il sur les perspectives d’avenir d’ArianeGroup ?

Pour la CFE-CGC, apprendre que le CEO assure l’intérim de la fonction nous pousse à croire que le départ de Mme Bernardini n’était pas prévu , ou tout au moins n’a pas été anticipé !  

La communication qu’elle soit externe ou interne est une science compliquée, surtout dans une période de tension comme nous la vivons. Le moins que l’on puisse dire c’est que les signaux envoyés par la communication de l’EXCO ces dernières semaines n’ont rien de rassurants.

Encore une fois…

Nous pouvons tout comprendre à partir du moment où on nous l’explique !