Les représentants du personnel du Haillan et de Saint Médard viennent, à l’unanimité, d’y déposer un Danger Grave et Imminent (DGI) relatif à la Médecine du Travail
POURQUOI UN DGI ?
Pour une raison évidente :
- L’impossibilité chronique d’ArianeGroup à organiser un service Santé efficace impacte la santé des salariés au travail
- Cette désorganisation est d’autant plus grave que APLD, Covid-19, enjeux Ariane 6, réorganisation, … sont autant de facteurs de risques qui favorisent un accroissement des accidents et une dégradation de la santé des salariés
Et en raison des symptômes suivants :
- 3 Médecins du Travail (sur 5) ont démissionné depuis la création de la société : du jamais vu ! La CFE-CGC les a interviewées à leur départ, leur motif est toujours le même : « désaccord avec la façon dont ArianeGroup veut gérer la médecine du travail »
- 1 Médecin du Travail est en cours de licenciement
- Les Infirmières de plusieurs établissements ont émis des signaux d’alerte ces derniers mois :remontées des difficultés par la voie hiérarchique,appels aux organisations syndicales, arrêts maladie massifs, …
- Les Médecins, coincées entre des exigences souvent contradictoires et aux moyens insuffisants (notamment en ce qui concerne les outils communs), n’ont qu’une seule alternative : se soumettre ou se démettre
UNE QUESTION SYSTEMIQUE
La CSSCT Centrale, dans ses avis rendus le 23 novembre indiquait notamment, à l’unanimité :
« la Commission souhaite mettre en avant la situation difficile que traversent les services médicaux de la société, avec un turn-over important des médecins du travail (démissions), ainsi que de nombreux arrêts maladie tant des médecins du travail que des infirmières. Nous en appelons au retour à une situation stabilisée
Les nouvelles conditions de travail imposées par la pandémie de la COVID-19 et la situation économique que traverse ArianeGroup nécessitent des équipes HSE et Médecine du Travail en nombre suffisant et aux compétences ad-hoc, ainsi qu’une organisation de Médecine du Travail stabilisée »
⇒ Pour la CFE-CGC ces DGI sont l’expression de l’exaspération des représentants des salariés face à cette situation qui s’enkyste ; exaspération d’autant plus forte qu’aucune de leurs interventions, à quelque niveau que ce soit, ne fut prise en considération.
⇒ Pour la CFE-CGC, il n’y a pas de problème de Médecine du Travail çà ou là comme on voudrait nous le faire croire, mais au niveau d’ArianeGroup dans son ensemble.
⇒ La CFE-CGC ne tombe pas dans un passéisme révolu. Pour autant, nous affirmons que les services médicaux fonctionnaient bien mieux avant la création d’ArianeGroup, et ce dans chacun des établissements de la société, sans exception.
AGIR MAINTENANT
La CFE-CGC appelle à un traitement systémique ⇒ ce dossier doit être traité au niveau société, des « rustines locales » ne suffiront pas.
La CFE-CGC demande une organisation stabilisée, en ordre de fonctionnement et donnant aux Médecins et Infirmières les moyens de mener leurs missions.
LES MEDECINS DU TRAVAIL NE SONT PAS DES SALTIMBANQUES
Arrêtons de vouloir les faire galoper sur des sites éloignés : la dernière « idée » de faire périodiquement intervenir la Médecin des Mureaux sur des sites bordelais ferait sourire si c’était une plaisanterie. Mais certains y ont pensé … sous le seul angle du coût de la fonction ?
De même que la santé ne se négocie pas, la CFE-CGC rappelle que, par exemple sur le seul établissement de Saint Médard ESM, 427 salariés (≈ 70% de l’effectif du site !) doivent avoir une visite médicale en Suivi Individuel Renforcé (SIR) car évoluant dans des milieux présentant des risques plus importants pour leur santé.