La CFE-CGC a constaté récemment que plusieurs Comités Sociaux et Economiques d’ArianeGroup sont actuellement informés d’un projet de décision unilatérale de la part de la Direction ArianeGroup consistant à diminuer de façon très significative (jusqu’à -60% !) les primes des salariés en mission à Kourou sur Ariane 6.
Auteur/autrice : Loick COURPRON
QVT : La liberté des uns devrait s’arrêter là où commence celle des autres
La bienveillance n’est pas une philosophie « chamallow » de gentils idéalistes
mais un devoir pour les managers qui exigent beaucoup de leurs salariés
A l’heure où les salariés sont bousculés par d’incessants changements d’organisation et des objectifs toujours plus difficiles à atteindre, la bienveillance contribue à ce que les salariés parviennent à travailler plus sereinement.
La CFE-CGC l’affirme : la qualité de vie au travail commence par de bonnes infrastructures (cf. newsletter CFE-CGC du 16 janvier) ET de bonnes relations de travail.
Les relations au travail sont bienveillantes et apaisées ou … mauvaises
La tentation est grande de vouloir imposer par des règles les comportements individuels à adopter pour améliorer la qualité de vie au travail. Cela est d’autant plus louable que des règles sont nécessaires pour travailler ensemble.
Cependant, posons-nous par exemple la question : faut-il une règle qui empêche l’envoi d’e-mails au-delà d’une certaine heure ? La CFE-CGC ne le pense pas. Et, à l’heure des nouvelles formes de travail (digitalisation, télétravail, déplacements, …), comment définir l’heure limite d’envoi des e-mails ou des appels téléphoniques ?
Tandis que les outils de communication envahissent nos sphères de vie professionnelle comme privée, la CFE-CGC promeut une attitude où chacun est maître de son temps de connexion : je suis libre de ne pas me connecter une fois ma journée accomplie et personne ne peut me le reprocher.
La CFE-CGC dit oui à des aides comme par exemple l’affichage de fenêtres pop-up lors d’envoi d’e-mails hors horaire « normal ». Mais la CFE-CGC ne s’associera pas à des règles, certes définies « pour le bien des salariés », qui restreindraient leur liberté ; ils ont déjà suffisamment de règles à respecter !
La bienveillance est la clé de rapports humains constructifs et apaisés
Et, c’est une évidence, elle nous conduit naturellement et sans contrainte à ne pas importuner nos collègues ‘à pas d’heure’.
⇒ C’est cette approche du vivre ensemble que la CFE-CGC promeut.
Le chemin que propose la CFE-CGC est ardu car il repose notamment sur des considérations comportementales basées sur la bienveillance. Mais il est respectueux de la liberté et du libre arbitre de chacun. La bienveillance permet de s’affranchir de règles tant aliénantes qu’inefficaces ; et si on appliquait ce principe dans ArianeGroup ?
Tout tient dans cette maxime :
LA LIBERTÉ DES UNS S’ARRÊTE LÀ OÙ COMMENCE CELLE DES AUTRES
Réformiste ou contestataire ?
« A ceux qui voudraient nous enfermer dans l’une de ces 2 cases, nous réaffirmons que la CFE-CGC est :
libre, progressiste, exigence et responsable ! »
Tels sont les mots de Gabriel Artero, dans une tribune que vous pourrez lire ICI
CPF de transition professionnelle : où déposer son dossier ?
A compter du 1er janvier 2020, 18 commissions dénommées associations Transitions Pro sont chargées d’instruire les demandes et de financer les projets de transition professionnelle dans le cadre du CPF. Elles remplacent, à ce titre, les Fongecif.
Le salarié doit désormais déposer son dossier de demande de financement d’un CPF de transition professionnelle auprès de l’association Transitions Pro de son lieu de résidence principale ou de son lieu de travail.
LANCEURS SPATIAUX : L’EUROPE FAIT-ELLE LES BONS CHOIX ?
L’Europe a décidé à Séville d’une augmentation sans précédent du budget de sa politique spatiale des 5 prochaines années avec 14,4 milliards d’euros.
Si cette augmentation est conséquente, la CFE-CGC est beaucoup plus nuancée sur ses conséquences et pose la question des constellations
Vers une segmentation de l’industrie spatiale ?
- l’Allemagne affiche son ambition d’investir sur un nouveau lanceur
- l’Italie investit sur Vega-E (que certains considèrent très bien adapté au marché)
- la France investit sur A62 et A64
Face à « chacun son lanceur », comment pouvons-nous croire à une industrie spatiale européenne forte et unie, prête à concurrencer les Américains, les Chinois ou encore les Indiens ?
Les constellations, marché de l’avenir ?
La course à l’orbite basse est le défi du moment. SpaceX, Blue Origin et OneWeb s’y sont déjà lancés et défient l’Europe.
D’un point de vue technologique :
Les constellations de satellites sont un enjeu stratégique sans précèdent. Elles présentent des avantages technologiques que les satellites géostationnaires n’auront jamais. Elles vont révolutionner le marché des satellites.
Avec une bande passante accrue, les constellations permettront aux objets connectés d’être en lien direct avec les satellites SANS équipement spécifique. Elles seront la base de nouveaux services comme l’E-santé, les fournisseurs d’application ou le militaire avec des dizaines de milliers de drones à coordonner.
Tout comme Galiléo, l’Europe doit avoir sa constellation si elle veut maintenir son rang et son autonomie. Mais attention : à l’inverse de Galiléo, les places sont rares en orbite basse et seuls les premiers arrivés seront servis !
D’un point de vue financier :
SpaceX veut casser le marché du satellite géostationnaire avec sa constellation STARLINK (déploiement de la « fibre » en orbite) : un satellite dédié aux constellations coûtera 10 à 100 fois moins que les actuels satellites géostationnaires.
Le lancement de cette constellation permet à SpaceX d’investir sur ces nouvelles technologies.
Le réutilisable européen est-il viable ?
La CFE-CGC ne s’est jamais positionnée sur ce sujet notamment lors de son audition auprès du Sénat car ce sujet technique n’est pas de notre ressort.
Néanmoins, pour la CFE-CGC, la réutilisation n’a de pertinence qu’à partir du moment où la cadence est élevée (> 20 lancements/an ?).
A titre d’exemple pour la constellation STARLINK, Falcon9 placera une soixantaine de satellites à chaque lancement puis accélèrera la cadence avec StarShip (monté sur le lanceur lourd Falcon Heavy) avec près de 400 satellites par lancement … et potentiellement 8 à 16 lancements/an ! De même, Jeff Bezos (Blue Origin) prépare sa constellation Kuiper avec le lancement de près de 4000 satellites sur 2 ans et demi, et Apple songe à sa propre constellation.
Alors :
- Arianespace/ArianeGroup ne doivent-elles pas proposer leurs services à Blue Origin, Amazon ou Apple par exemple afin de participer au lancements de constellations ?
- Ariane 64 sera-t-elle à la hauteur de l’attendu ? Ne faut-il pas augmenter sa capacité d’emport puis sa cadence de tir ?
Compte-tenu de la cadence de lancement que le réutilisable nécessite, ArianeGroup n’est pas prête, dans les conditions actuelles, à y aller car cela engendrerait une casse sociale sans précèdent. Oui il faut valider les ‘briques technologiques’ (et cela participe au maintien des compétences) mais ne mettons pas tous les œufs dans le même panier ! D’ailleurs l’Allemagne n’investit aucun € dans le réutilisable, ce n’est pas le fruit du hasard.
Pour la CFE-CGC, le programme Ariane6 doit aboutir et, en même temps :
- Ariane62 est la « pâle » copie de Falcon9 tandis qu’Ariane64 est celle d’Ariane5 en plus économique
- ArianeGroup doit préparer un lanceur « lourd » capable de lancer des constellations
- ‘Ariane66’ ne doit-t-elle pas être le prochain lanceur lourd ?
EN 2011 L’EUROPE N’A PAS CRU AU RÉUTILISABLE
AUJOURD’HUI IL NE FAUT PAS RATER L’ORBITE BASSE ET LES CONSTELLATIONS
LA CFE-CGC PORTERA CES QUESTIONS EN CSE CENTRAL
Qualité de Vie au Travail (QVT) : Et si nous parlions des infrastructures ?
La CFE-CGC signait seule un accord sur la QVT début 2018. L’argument principal des non signataires était que l’accord contenait trop de déclarations d’intention. Dont acte, l’accord mettait cependant en place le télétravail occasionnel et le don de jours. Les salariés n’ont pas pu en bénéficier, chacun appréciera cette occasion ratée d’une vraie avancée QVT.
Cette négociation reprend en ce début d’année (obligation légale).
Comment la CFE-CGC aborde-t-elle cette négociation ?
L’accord doit au minimum comprendre les dispositions de l’accord signé uniquement par la CFE-CGC en 2018, MAIS la situation a changé :
Tout d’abord l’état d’esprit a évolué …
- 2018 : la CFE-CGC est le seul syndicat à réclamer des salles de sieste. Cela nous vaut les sourires moqueurs des participants, direction comme syndicats
- Automne 2019 : la Direction installe une salle de sieste aux Mureaux ⇒ bravo ! Cela montre qu’un accord n’est pas nécessaire pour ce type d’aménagement
Le cadre légal aussi …
- Aujourd’hui : il est possible de faire du télétravail occasionnel sans accord d’entreprise ; un échange de mails entre le salarié et son manager est suffisant ⇒ qu’attend ArianeGroup pour le dire aux salariés ?
Deux ans après les priorités ont évolué …
- La CFE-CGC est toujours aussi favorable à toutes les mesures qui améliorent la qualité de vie au travail
- Mais le constat est là, il faut d’abord traiter l’essentiel : avoir des infrastructures offrant de bonnes conditions de travail
Un Plan d’Investissement Pluriannuel chiffré pour chaque établissement
La CFE-CGC, en complément aux mesures QVT essentielles que sont par exemple « don de jour, télétravail occasionnel, droit à la déconnexion, espaces/moments de dialogue, aide aux aidants, … », demande que l’accord comprenne un plan d’investissement pluriannuel chiffré pour chaque établissement identifiant des travaux ayant un impact direct sur les conditions de travail.
Exemples : isoler/climatiser certains bâtiments (arrêtons les passoires thermiques), travaux locatifs de rajeunissement, douches pour les salariés se rendant au travail à vélo, contrats de maintenance qui assurent enfin un service de qualité …
Disons-le sans détours :
- La CFE-CGC se réjouit que certains établissements d’ArianeGroup disposent d’infrastructures globalement en bon état, ergonomiques et attractives, même si tout n’est pas parfait, MAIS …
- … La CFE-CGC déplore que d’autres établissements souffrent toujours d’un manque d’investissement depuis trop d’années ; cela affecte leur attractivité ; 4 ans après la création d’ArianeGroup cela ne peut plus durer
⇒ La CFE-CGC est prête à faire des propositions : utilisons la négociation QVT pour remédier à cette situation qui exaspère de nombreux salariés et va à l’encontre de la cohésion du corps social.
Pour la CFE-CGC, de la même façon qu’il était hors de question de signer un accord CSE ne généralisant pas le 5% dans tous les établissements, aujourd’hui nous demandons que tous les établissements d’ArianeGroup soient traités de la même manière ; et pour ceux qui accusent un retard (historique sans doute) il convient de le rattraper.
PROFITONS DE L’ACCORD QVT POUR QUE LES INFRASTRUCTURES
QUI EN ONT LE PLUS BESOIN BÉNÉFICIENT D’UNE MISE À NIVEAU
Réforme des retraites : Décryptage
Vous trouverez ICI , un décryptage relatif à la Réforme de la Retraite faisant suite aux annonces faites par le 1er Ministre.
Réformes des retraites : Francois Hommeril sur BFM TV
François Hommeril a estimé ce mardi qu’il n’y avait strictement « aucune avancée » dans les négociations avec le gouvernement sur la réforme des retraites. Retrouvez l’intégralité de l’interview ICI
Une bonne Année 2020 !
Au nom du bureau CFE-CGC ArianeGroup Issac, nous tenions à vous souhaiter une Excellente Année 2020 accompagnée d’une excellente santé, alliée à la réalisation de vos projets professionnels et personnels.
- 2019 aura été une année extrêmement chargée,
- 2020 s’annonce tout aussi dense!
Votre soutien critique est essentiel durant cette période toujours aussi décisive pour notre avenir, tant au niveau de nos activités industrielles que du « traitement social » que la Direction compte déployer.
Encore merci pour votre confiance, Bonne Année !
Pour le bureau,