Le spatial européen contient plusieurs sujets d’inquiétude ; ce sont autant de menaces pour la filière spatiale européenne en général,
mais aussi pour l’emploi au Centre Spatial Guyanais (CSG) et le devenir de la ville de Kourou.
QUELQUES CHIFFRES CLÉ DU CSG
4620 emplois directs et induits |
15% du PIB de la Guyane |
1 emploi sur 6 en Guyane |
Le CSG se prépare à passer de [Ariane 5 + Soyouz + Vega] à [Ariane 6 + Vega] avec :
- un contexte de réduction de 40% du coût d’Ariane
- une diminution de la cadence des vols d’Ariane 6 (8 à 9 / an contre 11 prévus à la création de la société)
Les salariés d’ArianeGroup comme ceux d’Arianespace, d’Europropulsion, de Regulus et du CNES, sont au cœur de ce changement majeur. La CFE-CGC, fortement représentée au CSG, les a récemment rencontrés pour échanger sur leurs espoirs, leurs craintes et leurs attentes.
ArianeGroup Kourou : un établissement où 3 statuts sociaux différents coexistent
« ex Snecma Vernon », « ex Airbus Les Mureaux », « ex Arianespace » : autant de statuts sociaux différents qui cohabitent cahin-caha et qui exaspèrent les salariés.
La CFE-CGC s’est battue pour que Kourou soit un établissement et non l’annexe d’un site métropolitain. La CFE-CGC est le seul syndicat présent à Kourou à l’avoir revendiqué et nous l’avons obtenu. Cela permettra, à l’issue des élections du 14 novembre, aux Délégués Syndicaux locaux de négocier tout ce qui concerne les particularités de cet établissement.
Que les choses soient claires : ce qui ne concerne qu’un établissement doit être négocié au sein de cet établissement, pas par les syndicats au niveau société.
Des salariés hyper motivés
Le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils le sont ! Il est vrai qu’ils ont sous leurs yeux ce qui fait défaut aux salariés de métropole : les installations, les lanceurs.
La Direction se coupe d’un élément de motivation des salariés métropolitains : auparavant ils étaient plus nombreux à aller en Guyane, c’était autant un signe de reconnaissance qu’un élément de motivation. Dommage.
Des industriels qui peinent à se coordonner
Tandis que les effectifs d’ArianeGroup vont quasiment doubler à Kourou pour atteindre environ 160 salariés en 2023, l’arrivée d’Ariane 6 et l’arrêt de Soyouz conduisent à une diminution sensible du nombre de salariés intervenant au CSG (toutes sociétés confondues).
Cette érosion est connue depuis le lancement d’Ariane 6 fin 2014.
La réorganisation du programme Ariane 6 a confié plus de responsabilités à l’industrie. Il lui revient donc de mettre en place les dispositions pour gérer de façon socialement acceptable cette transition. Il ne s’agit pas qu’ArianeGroup supporte seule cette transition, mais qu’elle l’organise avec les parties prenantes (ESA, Etats, Agences, Collectivités Territoriales, …).
La CFE-CGC constate que les difficultés de coordination entre les principaux intervenants (ArianeGroup/Arianespace, Avio, CNES) sont patentes, retardent les décisions, et inquiètent les salariés.
La CFE-CGC réaffirme que cette diminution des effectifs du CSG, qui interviendra d’ici 2023, doit se faire sans perte d’emploi contraint et sans licenciement. Nous agissons dans ce sens non seulement auprès des différentes Directions, mais aussi auprès des politiques (collectivités territoriales, gouvernement) et des agences (CNES, ESA).
Le « problème » Avio
Depuis maintenant plusieurs années :
- Avio se comporte plus en concurrent qu’en partenaire et cherche par tous les moyens à acquérir son autonomie ; les relations se sont très fortement tendues
- Le constat est qu’Avio n’accorde pas la même priorité aux P120 d’Ariane 6 qu’à ceux de Vega (moteurs identiques mais les étages dépendent du lanceur)
Pour la CFE-CGC il est nécessaire de rouvrir le dossier du rapprochement ArianeGroup/Avio. Pour la CFE-CGC il faut en finir avec ces luttes intestines dont les citoyens européens et les salariés de la filière spatiale font les frais. La conférence ministérielle de fin novembre mettra-t-elle un terme à cette mésentente ?
Nous disposons de tous les atouts
Le spatial européen est menacé par des concurrents (SpaceX, Blue Origin, …) dopés par leur administration nationale et disposant de moyens financiers importants.
En réponse, l’Europe dispose de tous les atouts technologiques, humains et géographiques pour reconquérir un rôle de premier plan.
La CFE-CGC veut que l’intérêt général prenne le pas sur les égoïsmes nationaux et les rivalités industrielles. Car la situation actuelle peut conduire à des conséquences sociales lourdes pour notre filière et plus particulièrement en Guyane.
1€ investi dans le spatial conduit à 20€ de retour économique
CONTRIBUTION ANNUELLE ET PAR HABITANT
À LA POLITIQUE SPATIALE
ÉTATS-UNIS |
50 € |
FRANCE |
35 € |
EUROPE |
9 € |
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