La négociation de politique salariale 2022 s’est ouverte jeudi 10 mars ; prochaine séance le 24 mars
La CFE-CGC est intervenue pour indiquer que, avant de parler du niveau (%), nous émettons des conditions préalables :
1 : Obtenir un Rattrapage Généralisé pour tous les salariés
L’été dernier, la CFE-CGC a signé une politique salariale à 1,9% tandis que l’inflation était, à ce moment-là, à 1,5%. On connait la suite : 2,8% en décembre.
⇒ Pour la CFE-CGC tous les salariés doivent bénéficier d’une revalorisation de leur salaire en 2022 pour tenir compte de cette situation
2 : Obtenir une Clause de sauvegarde automatique et engageante à l’automne 2022
La Banque de France vient d’émettre une prévision d’inflation 2022 de 3,7% à 4,4% « sous réserve des incertitudes consécutives à la guerre en Ukraine ».
L’inflation s’annonce forte et durable. Qui peut dire ce qu’elle sera dans 6 mois ? Personne !
⇒ La CFE-CGC revendique cette clause de sauvegarde pour garantir aux salariés que l’inflation ne leur fera pas perdre du pouvoir d’achat (d’autant plus que, contrairement à de nombreuses entreprises du secteur aéronautique, dont Airbus et Safran, nous n’avons ni intéressement ni participation).
3 : Réactiver la Garantie Pluriannuelle d’Augmentation des salariés (GPA)
2019 : 15% des cadres et 24% des mensuels n’ont pas eu d’Augmentation Individuelle
2021 : 26% des cadres et 36% des mensuels n’ont pas eu d’Augmentation Individuelle
⇒ La CFE-CGC demande la réactivation de cette GPA.
Son niveau devra tenir compte de ce que les salariés ont perçu en 2019 et 2021 (nous proposons de ne pas retenir 2020 puisqu’il n’y avait que des Augmentations Générales cette année-là).
4 : Revaloriser les minimum cadres au-delà du mini Métallurgie
Une société comme la nôtre ne peut pas être alignée sur « le minimum syndical ». Nous devons avoir une grille de salaires incitative. Il faut donc récréer le décollement perdu ces dernières années ⇒ la CFE-CGC agit pour que les salaires d’embauche soient revalorisés. Les années précédentes montrent que, si les mini mensuels sont revalorisés à hauteur des politiques salariales, ceux des cadres ne le sont pas.
Conséquence : lorsque les salariés sont recrutés avec un salaire trop faible, alors ils en paient le prix durant des années, et les « budgets jeunes » sont toujours au détriment des autres salariés
5 : Revaloriser les Indemnités Kilométriques
Est-il nécessaire de rappeler qu’il s’agit de tenir compte de l’envolée du prix de l’énergie ?
D’autant plus que, bien qu’étant différentes selon le statut des salariés (exHKS, exADS, Vernon), ces indemnités n’ont pas été revalorisées depuis plusieurs années
Si nous pouvions les harmoniser cela serait un plus !
Les salariés sont affectés par l’envolée des coûts de transport ⇒ la CFE-CGC revendique une revalorisation significative des indemnités kilométriques.
La question du %, de sa répartition entre AG et AI, et du talon d’AG
Une fois que ces conditions préalables auront été acquises, alors seulement la CFE-CGC pourra aborder la question du niveau (%) et de sa répartition.
Petite remarque : la CFE-CGC est très étonnée que, contrairement à la proposition faite par Airbus Avions et Airbus Defence & Space dès leur 1ère réunion de politique salariale, ArianeGroup ne propose pas d’Augmentation Générale pour les cadres vu le contexte inflationniste actuel ; espérons que ce ne soit qu’une question de temps.
Un corps social dont les attentes n’ont jamais été aussi fortes
La Direction doit entendre ces attentes. Attentes d’autant plus fortes que :
- 2021 s’est soldée par une perte de pouvoir d’achat
- Pas d’Intéressement ni de Participation
- Des enjeux civils (A6, grande constellation, …) comme défense (.3, .4, VMAX, …) comme jamais nous n’en avons eus, le tout sur fond de remise en cause de l’indépendance d’accès à l’espace
Il ne faudrait pas que la Direction passe à côté de ces attentes. Elle serait à l’origine d’un mécontentement social qui hypothèquerait certains jalons majeurs pour notre avenir. La CFE-CGC ne le souhaite pas.
La négociation vient à peine de démarrer, avec l’habituelle première proposition de la Direction et le tour de table des syndicats.
La CFE-CGC confirme le rôle du dialogue social pour négocier les accords.
Mais la Direction ne doit pas douter de notre détermination à obtenir les conditions préalables ci-dessus, et un niveau de politique salariale permettant de reconnaitre l’investissement des salariés et de garantir le pouvoir d’achat
LA DIRECTION A LES CLÉS DE LA CONCLUSION DE CETTE NÉGOCIATION, À ELLE DE BIEN LES CHOISIR